Vendredi prochain (le 6 janvier) aura lieu l’inauguration de l’Unité d’Hospitalisation Spécialement Aménagée : l’UHSA. Cette unité dont la sécurité, au niveau périphérique, sera assurée par du personnel pénitentiaire, prendra en charge des patients détenus. Pour l’occasion, nous aurons la visite de la Secrétaire d’Etat chargée de la Santé : Mme Nora BERRA.
La CGT veut profiter de cette occasion pour exprimer le point de vue des personnels face à l’augmentation du soin « tout sécuritaire » au détriment du soin psychiatrique de qualité et de proximité en général.
Nous avons demandé un RDV avec Mme Nora BERRA. Nous allons lui pointer du doigt certains points.
1) Un peu d’histoire :
Le personnel soignant a contribué au fil des années à l’ouverture des « murs de l’Asile » en prenant en charge les patients au plus près de chez eux, dans ce que nous nommions une politique de secteur, qui faisait la part belle à la psychothérapie institutionnelle.
Après de nombreuses restrictions budgétaires, les moyens attribués à la psychiatrie ont considérablement diminué (suppression de lits d’hospitalisation, mutualisation des moyens, pénurie organisée de personnel, etc.…). Ceci a contribué à la précarisation des conditions de vie des patients et à l’impossibilité de les soigner correctement. En effet, beaucoup se sont retrouvés à « la rue » et, la souffrance aidant, ont pu faire des passages à l’acte qui les ont parfois conduit en prison…
Les politiques sécuritaires actuelles, la médiatisation à outrance et la manipulation faisant que chaque cas singulier devient par la bouche de nos dirigeants, un prétexte démagogique… ont contribué facilement à faire accepter l’incarcération de personnes malades et, pour les soigner,l’ouverture, au sein même des hôpitaux, de services souvent qualifiés de « prisons psychiatriques » appelées UHSA.
2) Notre point de vue :
Loin de nous l’idée de blâmer les équipes qui ont travaillé au projet de ces unités avec volonté et compétence pour créer un nouvel espace de soins. OUI, les patients détenus seront mieux là qu’enfermés dans les chambres d’iso ! Nous pourrons y faire du soin de qualité si les moyens sont au RV ; à nous de rester vigilants à ce qu’ils le soient et que le soin garde la priorité sur le carcéral.
Mais nous déplorons que les choix du Gouvernement actuel soient toujours du côté du répressif au détriment du préventif (cf. la réforme de la loi de 90 sur les HO et HDT mise en œuvre en juillet 2011 qui impose le soin sous contrainte, et pose le contrôle social en lieu et place du « prendre soin »). Nous le dénonçons et souhaitons que les moyens alloués à la psy générale publique soient du niveau de ceux alloués à cette nouvelle structure.
NON aux dérives sécuritaires de la psychiatrie !
NON à la dégradation des conditions de travail et de soins dans nos hôpitaux ! C’est le message que nous porterons à Mme la Secrétaire d’Etat chargée de la santé !!
Fait à Toulouse, le 4 janvier 2012.