Molex
Lorsde l’audience du 5 avril aux Prud’hommes de Toulouse, la Direction de Molex, fidèle à elle-même, est venue témoigner de nouveau de sa mauvaise foi en soutenant que les licenciements n’étaient pas de la responsabilité du groupe Molex Incorporated, mais de sa filiale de Villlemur Molex Automotive SARL (MAS), obligeant le conseil à statuer sur sa compétence à traiter cette affaire sur la forme, bien loin des problèmes de nos camaradeslicenciés abusivement et frauduleusement.
Pour la CGT Molex, l’organisation des grands groupes, en « holding », « maison mère », « filiales », etc…, ne sont que des ficelles pour déjouer la fiscalité et se dédouaner du respect des droits des salariés.
Tous le monde sait que dans un groupe de la taille de Molex, c’est bien le siège qui impose la politique industrielle ou financière qu’il entend mener, aux filiales et établissements qui le composent. C’est aussi le groupe qui impose l’organisation du travail, les politiques salariales et sociales, etc… Les directions locales ne font qu’obéir aux directives données par le Groupe. Affirmer le contraire n’est qu’hypocrisie !
Alors que le tribunal correctionnel de Toulouse a condamné pénalement à 6 mois de prison les codirigeants de Molex Automotive SARL et à dommages et intérêts (dont un avait et a toujours des responsabilités mondiales), la direction américaine du groupe Molex vient affirmer devant le tribunal qu’elle n’a rien à voir avec les licenciements : c’est un comble !
Avec cette nouvelle manœuvre juridique, tout le monde a bien compris que la Direction de Molex cherche à fuir ses responsabilités en faisant traîner le plus possible la procédure judiciaire et espérant sans doute que les salariés se lasseront.
Après 11 mois de lutte pour conserver un emploi et après la galère de retrouver un job (100 salariés sont toujours sans travail), MOLEX utilise les ficelles juridiques pour fuir ses responsabilités d’avoir licencié 283 salariés sans le moindre respect des droits élémentaires du code du travail. Certes, il est dommage que l’affaire Molex ne soit plusqu’une affaire de justice, car c’est de notre vie et de celle de notre famille qu’il s’agit. Mais les ex-salariés de Molex sont décidés à aller jusqu‘au bout. Ce n’est que le début d’un combat judiciaire.
Le conseil des prud’hommes rendra sa décision le 28 juin sur sa compétence.
Des nouveaux droits pour les salariés : Revoir et simplifier le statut juridique des groupes est sans aucun doute nécessaire pour améliorer le droit des salariés, mais également pour revoir leur responsabilité sociale, notamment leur fiscalité. (Total ne payant pas d’impôts est un parfait exemple)
Lors du débat présidentiel, l’emploi industriel revient sur le devant de la scène. Certains tablent sur le coût du travail trop cher en France. Le gouvernement, pendant la campagne électorale, impose aux organisations syndicales des négociations sur le pacte compétitivité-emploi. Cela vise à réduire à néant le droit des salariés, comme l’ont fait les dirigeants de MOLEX.
Bien au contraire, les salariés doivent s’imposer dans les choix de gestion des entreprises. Les salariés doivent imposer le droit suspensif des licenciements avec prise en compte de propositions alternatives, ce qu’à refusé le groupe MOLEX.
La reconquête de l’industrie ne passera que par une réorientation de la puissance publique pour mettre la finance au service de l’industrie et des emplois, au lieu d’une financiarisation de la société au service des actionnaires.
Pour continuer la mobilisation afin d’obtenir une vraie politique industrielle, la CGT Midi-Pyrénées appelle les salariés à un rassemblement régional le 5 juin devant la préfecture de région autour de l’exigence « d’une conférence régionale annuelle sur le développement industriel en Midi-Pyrénées ».