Négociation accord compétitivité emploi: Urgence

Le patronat veut la peau du contrat de travail
Des négociations nationales se tiennent actuellement et les employeurs proposent un texte qui permettrait de baisser les salaires et faire varier la durée du travail par accord d’entreprise, ceci en échange d’un hypothétique engagement à maintenir l’emploi.
Concrètement, ce projet d’accord permettrait aux employeurs de modifier des éléments fondamentaux de votre contrat de travail, tel que durée du travail, conditions de travail, aménagement du temps de travail et rémunération.
Si le salarié venait à résister et refuser ces modifications, l’employeur pourrait le licencier sans avoir à invoquer de motif !
En résumé voilà le monde de demain version Medef :

AUJOURD’HUI

DEMAIN

Le contrat de travail

Votre rémunération, votre durée du travail sont souvent fixées dans votre contrat de travail.
L’employeur ne peut pas les modifier sans votre accord.

Dès que l’entreprise prétendrait pressentir des problèmes économiques à venir, elle pourrait négocier un accord de baisse des rémunérations, de variation de la durée du travail !
Ces modifications vous seraient imposées par accord d’entreprise. Si vous les refusiez vous seriez licenciés !

Le licenciement

Vous refusez la modification de votre contrat de travail. L’employeur ne peut pas vous licencier pour ce refus.
Eventuellement, s’il démontre que l’entreprise connaît des difficultés, il peut vous licencier pour motif économique, avec les garanties attachées à ce type de rupture (reclassement, contrat de sécurisation professionnel …)
Si vous êtes dix à refuser cette modification, l’employeur doit faire un plan de sauvegarde de l’emploi.

Lorsque l’accord d’entreprise vous imposerait une modification de votre contrat de travail (rémunération, durée du travail…) et que vous la refusiez, votre licenciement ne serait pas considéré comme économique. Votre motif de licenciement serait inattaquable devant un juge !
Le comité d’entreprise ne pourrait pas vérifier la réalité des difficultés économiques, faire des propositions alternatives aux licenciements, défendre vos intérêts. De plus, l’employeur échapperait aux obligations propres à ce type de licenciement (reclassement, contrat de sécurisation professionnel, ..) !
La CGT refuse de négocier le chantage à l’emploi en renonçant aux garanties du Code du travail et des contrats de travail pour répondre à la logique libérale !
Ce projet d’accord, négocié dans la précipitation permettrait aux entreprises de soumettre le contenu de vos contrats de travail aux aléas économiques !
Et en échange de vos sacrifices…aucune contrepartie ! Si les employeurs doivent s’assigner un objectif de maintien de l’emploi, ils ne pourront pas être sanctionnés en cas de non respect de cet engagement !
Concrètement, plus de souplesse pour l’employeur et moins de garanties pour le salarié.
De plus, le Medef indique clairement que les dirigeants et actionnaires ne seront pas contraints de faire le même effort que les salariés ! En clair, pendant que les salariés voient leur rémunération baisser, celles des dirigeants restent intactes et les actionnaires continuent à toucher des dividendes!
Au final, les entreprises pourraient donc baisser les rémunérations pour augmenter leur profit ! Bel exemple de justice sociale !
à l’image des politiques d’austérité et de déréglementation que l’on tente d’imposer à tous les salariés en Europe, cet accord ne répond en rien aux difficultés que peuvent connaître certaines entreprises : son seul objectif est de casser des garanties sociales !
Pour sortir de la crise, il faut augmenter les salaires, développer l’emploi et les qualifications
Face au patronat qui veut imposer rapidement l’accord lors d’une séance de négociation le 13 avril, la CGT lance un processus de motion à envoyer par les syndicats au Medef portant le refus de négocier le chantage à l’emploi.
Votre intervention est indispensable !
Nous vous invitons à soutenir la motion syndicale sur :
et à proposer sa signature à tous vos contacts.

Communiqué de presse du syndicat CGT de l’Hôpital Gérard MARCHANT

Vendredi prochain (le 6 janvier) aura lieu l’inauguration de l’Unité d’Hospitalisation Spécialement Aménagée : l’UHSA.  Cette unité dont la sécurité, au niveau périphérique, sera assurée par du personnel pénitentiaire, prendra en charge des patients détenus. Pour l’occasion, nous aurons la visite de la Secrétaire d’Etat chargée de la Santé : Mme Nora BERRA.

La CGT veut profiter de cette occasion pour  exprimer le point de vue des personnels face à l’augmentation du soin « tout sécuritaire » au détriment du soin psychiatrique  de qualité et de proximité en général.
Nous avons demandé un RDV avec Mme Nora BERRA. Nous allons lui pointer du doigt certains points.

1) Un peu d’histoire :

Le personnel soignant a contribué au fil des années à l’ouverture des « murs de l’Asile » en prenant en charge les patients au plus près de chez eux, dans ce que nous nommions une politique de secteur, qui faisait la part belle à la psychothérapie institutionnelle.

Après de nombreuses restrictions budgétaires, les moyens attribués à la psychiatrie ont considérablement diminué (suppression de lits d’hospitalisation, mutualisation des moyens, pénurie organisée de personnel, etc.…). Ceci a contribué à la précarisation des conditions de vie des patients et à l’impossibilité de les soigner correctement. En effet, beaucoup se sont retrouvés à « la rue » et, la souffrance aidant, ont pu faire des passages à l’acte qui les ont parfois conduit en prison…

Les politiques sécuritaires actuelles, la médiatisation à outrance et la manipulation faisant que chaque cas singulier devient par  la bouche de nos dirigeants, un prétexte démagogique… ont contribué facilement à faire accepter l’incarcération de personnes malades et, pour les soigner,l’ouverture, au sein même des hôpitaux, de services souvent qualifiés de « prisons psychiatriques » appelées UHSA.

2) Notre point de vue :

Loin de nous l’idée de blâmer les équipes qui ont travaillé au projet de  ces unités avec volonté et compétence pour créer un nouvel espace de soins. OUI, les patients détenus seront mieux là qu’enfermés dans les chambres d’iso ! Nous pourrons y faire du soin de qualité si les moyens sont au RV ; à nous de rester vigilants à ce qu’ils le soient et  que le soin garde la priorité sur le carcéral.

Mais nous déplorons que les choix du Gouvernement actuel soient toujours du côté du répressif au détriment du préventif (cf. la réforme de la loi de 90 sur les HO et HDT mise en œuvre en juillet 2011 qui impose le soin sous contrainte, et pose  le contrôle social en lieu et place du « prendre soin »). Nous le dénonçons et souhaitons  que les moyens alloués à la psy générale publique soient du niveau de ceux alloués à cette nouvelle structure.

NON aux dérives sécuritaires de la psychiatrie !

NON à la dégradation des conditions de travail et de soins dans nos hôpitaux ! C’est le message que nous porterons à Mme la Secrétaire d’Etat chargée de la santé !!

Fait à Toulouse, le 4 janvier 2012.